L’Italie a enregistré 368 nouveaux décès liés au coronavirus en 24 heures, ce qui fait grimper le nombre des morts à 1.809 dans le pays, le plus touché en Europe par l’épidémie, selon un bilan publié dimanche par la Protection civile.
Selon le décompte quotidien envoyé aux médias, le nombre total de cas s’établit désormais à 24.747, contre 21.157 la veille, un nouveau bond.
La région de Milan, la Lombardie (nord) reste de loin la région la plus touchée avec 1.218 morts et 13.272 cas.
Dans cette région, les mesures de confinement sont en vigueur depuis une semaine. Elles ont ensuite été étendues à l’ensemble du pays, ce qui, avait promis le Premier ministre Giuseepe Conte, devrait donner des résultats tangibles dans les deux semaines.
Les autorités lombardes expriment désormais à haute voix leur inquiétude sur la capacité de leur système hospitalier, pourtant l’un des plus performants d’Europe, à répondre à l’extension de la pandémie.
« Les chiffres continuent à augmenter. Nous arriverons bientôt au moment où nous n’aurons plus de lits en réanimation », avait mis en garde dimanche Attilio Fontana, gouverneur de la Lombardie, dans une interview à la chaîne Sky TG24, avant la publication du dernier bilan.
Giulio Gallera, son adjoint en charge de la Santé, avait déjà tenu des propos similaires: « En Lombardie, nous avons encore 15 à 20 lits en thérapie intensive. Nous sommes proches du point de non-retour. »
Près de 800 personnes sont en soins intensifs dans la région.
D’après M. Fontana, l’installation d’un hôpital provisoire comptant 500 places de thérapie intensive est toujours en projet dans deux pavillons de la Foire de Milan.
« Mais jusqu’à ce que nous ayons reçu des respirateurs », les travaux ne commenceront pas, a précisé M. Fontana. Selon lui, un homme d’affaires italien aurait donné son accord pour fournir ces machines.
Dimanche, une polémique a également éclaté autour de la qualité des masques reçus pour les personnels soignants.
« Nous avons besoin de masques fpp2 ou fpp3 ou bien de masques chirurgicaux. Et finalement ils nous ont envoyé des mouchoirs en papier, des feuilles de papier hygiénique. Ils ne sont pas aux normes et il n’est pas pensable de les utiliser pour assister des patients infectés. Au mieux, pour des volontaires qui portent les courses aux personnes âgées », a déclaré M. Gallera dans une autre interview à Sky.
Le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte a assuré qu’il accordait « une grande attention à la situation en Lombardie ».
« Notre priorité est de permettre de travailler en sécurité aux médecins, infirmiers et personnels soignant qui avec courage et esprit d’abnégation s’emploient à soigner les citoyens et se dédient à cette urgence sanitaire avec toute leur énergie », a-t-il dit.
« En tant que gouvernement, nous sommes fermement engagés à procurer dans des délais très brefs les dispositifs de protection qui leur permettront de travailler dans la plus grande sécurité », a ajouté le chef du gouvernement.
Autre sujet d’inquiétude, le sud, relativement épargné jusqu’à présent mais où le système hospitalier est très loin des standards de la Lombardie.
Dans les Pouilles, le nombre de décès reste loin du niveau de la Lombardie, mais il a doublé en une journée, avec 16 morts contre huit la veille.